VITA#BIS OU L’HYPOTHESE AVEYRONNAISE au Théâtre du Girasole à 19H (1H20)

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Voyage inoubliable entre Paris et Buenos Aires, entre l’Antiquité et Aujourd’hui, entre fanatisme religieux et baroque !

Sur le plateau, les couleurs sont rouges et noires, couleurs du deuil et de la colère, couleurs du tango, couleurs de trois destins de femmes brisées racontés dans un roman à succès « la femme rejetée » d’Aline Gardel, point de départ du spectacle.

Aline Gardel, journaliste et autrice, est interviewée dans un studio de radio à Paris par une animatrice, joyeuse et très excitée et des auditeurs passionnés, sur son récit : 3 femmes rejetées au nom d’un certain fanatisme. Ces trois femmes sont la mystérieuse concubine de Saint-Augustin (IVe siècle après Jésus-Christ) dont on ne sait rien sinon ce qu’il a bien voulu nous dire dans ses « confessions », la mère de Carlos Gardel (début du XXe siècle) fuyant l’Argentine pour la France avec le secret bien gardé de la naissance de son fils naturel, et de Didon (IVe siècle avant Jésus­-Christ), reine de Carthage dont la légende nous dit qu’elle s’est tuée après avoir été délaissée par son amant Enée…

A travers une enquête sur ses propres origines, Aline Gardel (Louise Doutreligne brillante qui est aussi l’autrice de cette pièce) va nous raconter la genèse de « la femme rejetée ». Un jour, elle se retrouve dans une petite librairie à Buenos Aires, tenue par un mystérieux et débonnaire libraire (formidable Jean-­luc Paliès), dans laquelle un lecteur passe ses journées à lire (excellent Alain Guillo) et trouve un livre de la concubine de Saint-­Augustin…

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A partir de ce livre, passant par des allers-­retours temporels et spatiaux, l’autrice nous livre l’histoire de ces femmes abandonnées au nom de la supériorité des Idées ; parlant des écrits de Saint­-Augustin, elle évoque le combat entre l’esprit et le désir où au nom de l’esprit, l’homme décide de traiter la femme avec mépris, d’en faire l’objet de tous les désordres… Le temps est aboli : ces destins entrecroisés nous emportent dans un flot d’interrogations sur la place de la femme depuis le début des temps. Et l’histoire de Didon surgit au cours du récit avec l’opéra de Purcell… Chanté de façon exceptionnelle par la belle et charismatique Magali Paliès, elle nous fait entendre la trahison et la douleur de l’abandon.

La mise­ en ­scène, extrêmement inventive, est superbe, vivante et fluide et nous entraîne par instant, grâce à la vidéo dans les dédales de Buenos Aires. Les lumières cisèlent le plateau et nous permettent de passer d’un monde à l’autre sans hésitation.

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Certains combats ne finissent jamais. L’écriture fine, acérée et pleine d’humour de Louise Doutreligne traverse nos certitudes, nous confrontant à des évidences acceptées et digérées depuis des siècles. Elle nous permet de prendre la mesure de l’endroit où les femmes sont cantonnées dans l’inconscient collectif. Le premier pas pour comprendre ceci est d’aller voir ce spectacle original et magnifique.

Ne le manquez surtout pas !…

T.Volia

 

Auteur : Louise Doutreligne

Interprètes : Louise Doutreligne, Jean-­Luc Paliès, Alain Guillo, Magali Paliès

Animatrice Radio : Adira Annan

Metteur en scène : Jean-­Luc Palliès

Scénographie : Luca Jimenez

Costumes : Madeleine Nys

Créations Régie Multimédia : Nicolas Barraud

Assistante Vidéo Multimédia : Nina Cholet

Régie : Mathieu Pontille

Théâtre du Girasole – 19H – 1H20

 

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