APRES UNE SI LONGUE NUIT au théâtre des Corps Saints à 12H20 (1H20)

Après une si longue nuit Aff

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Qu’elle est longue cette nuit dans un hôpital à attendre le départ de la mère qui vous a adopté, choyé, aimé, sauvé !

Ils sont quatre, quatre orphelins issus de culture et de religions de pays différents. Tekitoi n’a jamais déserté. Il est resté auprès de cette mère adoptive et aimante. Après une dizaine d’années de séparation, pour cette dernière nuit, il a convoqué les trois autres : Sara, Samir et Pierrot.

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Les retrouvailles commencent dans la gène, la colère, les reproches. Tout doucement, leur enfance cassée, ravagée par des événements insupportables se révèlent à nous. Comment se redresser quand le poids mis sur nos épaules est l’abandon, la mort, le génocide ? Ces quatre là seront sauvés par un couple, magnifique d’humanité, qui leur offrira un foyer et de l’amour à l’infini. S’accepter pour ces quatre là est un long cheminement vers la tolérance, leur rencontre forcée et improbable est brutale. Au fil de la pièce, chacun d’entre eux dévoile ses angoisses, ses faiblesses, ses impossibilités. Mais la présence des autres leur a donné la possibilité de retrouver une véritable enfance et même une adolescence normale avec ses révoltes et ses espoirs.

S’appuyant les uns sur les autres, guidés par ces parents aimants, ils sont devenus adultes, et trois sont partis pour vivre leur vie, sans plus jamais regarder derrière eux. Cette nuit là, ces trois là se sentent coupables mais ce sont quatre jeunes adultes qui se testent, se détestent, finissent par s’avouer leurs manques et laisser libre cours à l’amour profond qu’ils ont les uns pour les autres.

Photo Après une si longue nuit

Quel texte magnifique, touchant, drôle, émouvant. Les répliques s’enchaînent rapidement et toutes nous touchent, que ce soit dans les rires ou dans les larmes.

La mise en scène, par des effets de flashback, est belle dans sa simplicité et sa justesse. Elle nous troue le cœur, ne se permet aucune facilité. Elle jongle avec très peu d’éléments de décors et des lumières qui soulignent l’intensité du jeu des comédiens, tous lumineux, fragiles et forts à la fois…

Exceptionnels ces quatre comédiens ! Leurs émotions à fleur de peau nous entraînent dans les affres de leurs peurs mêlées à leur désir viscéral de survie.

Car c’est bien de survie que ce spectacle nous parle, et par là-­même de résilience. Et c’est beau de voir ces quatre êtres se battre et se débattre avec leurs propres démons et faire le choix de s’en débarrasser pour vivre tout simplement…

A voir et revoir sans hésiter…

T.Volia

 

de Michèle Laurence

mise en scène Laurent Natrella, Sociétaire de la Comédie Française

Avec Maxime Bailleul, Olivier Dote Doevi, Slimane Kacioui, Elodie Menant

Au Théâtre des Corps Saints à 12H20 (1H20)

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